Selon l’OMS, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale et le développement. Le mauvais usage de ces médicaments chez l’homme et l’animal accélère ce processus. L’Institut Pasteur de Madagascar, à travers ce projet coordonné avec l’Institut Pasteur, en collaboration avec cinq membres du Pasteur Network et un de ses partenaires privilégié au Bénin, vise à définir les stratégies de lutte contre l’antibiorésistance par la création d’un réseau de surveillance et de recherche dédié dans 6 pays africains. Le lancement du projet SARA (Surveillance de l’Antibio-Résistance en Afrique) a eu lieu le vendredi 2 juillet 2021 en visio-conférence. Coordonné par l’IPM, en collaboration avec le réseau composé de membres du Pasteur Network : l’Institut Pasteur à Paris, le Centre Pasteur du Cameroun, l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), l’Institut Pasteur du Maroc, l’Institut Pasteur de Bangui et l’Institut Pasteur de Dakar, ainsi que d’un partenaire privilégié : le Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoukou Maga au Bénin, ce projet est financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères
Le projet SARA vise à définir les stratégies de lutte contre l’antibiorésistance les mieux adaptées pour les pays d’Afrique à faibles ressources. Le projet apportera une contribution essentielle en renforçant des acteurs majeurs dans ce domaine dans ces 6 pays, constitués en réseau, et en intégrant leurs stratégies, données microbiologiques et capacités de surveillance et de recherche.
Les antibiotiques sont utilisés pour traiter et prévenir les infections bactériennes. La résistance survient lorsque les bactéries évoluent en réponse à l’utilisation de ces médicaments. Elles peuvent alors provoquer chez l’homme ou l’animal des infections plus difficiles à traiter. La résistance aux antibiotiques est un problème global et croissant dont les conséquences en santé humaine sont particulièrement sévères dans les pays à faibles ressources. En Afrique en particulier, la consommation des antibiotiques est peu contrôlée et la résistance peut conduire à des impasses thérapeutiques potentiellement responsables d’une surmortalité.
En décembre 2018, Madagascar a présenté un plan d’action national pour combattre la résistance aux antimicrobiens. Ce plan d’action est aligné au plan d’action mondial de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et a été établi suite à la signature de la déclaration politique issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la résistance aux agents antimicrobiens en septembre 2016.
Le projet SARA permettra ainsi, dans un premier temps, de renforcer les données sur la surveillance de l’antibiorésistance de Madagascar transmise à l’OMS et dans un second temps, d’acquérir des expériences dans la collecte de données de plusieurs entités au niveau national. Des actions de formation et renforcement de capacité consolideront également les compétences en biologie médicale, en écologie de la santé, en recherche épidémiologique et microbiologique et en antibiorésistance dans le réseau. Pour assurer une pérennité de compétences dans ces domaines de recherche, de jeunes scientifiques africains bénéficieront de ces formations afin qu’ils puissent porter des projets ambitieux en santé publique dans les années en venir.