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Retour en texte et en images sur le Symposium national sur les maladies zoonotiques à Madagascar

L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a organisé du 16 au 18 décembre 2024 à l’hôtel Carlton d’Antananarivo, un symposium national sur les maladies zoonotiques à Madagascar. Cet événement s’est tenu dans le cadre des activités sur la sécurité sanitaire mondiale (“Global Health Security”) du Projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance, Evaluation). Ce projet de recherche en santé publique, coordonné et mis en œuvre par l’IPM et financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), a pour objectif de susciter la prise de décision en santé publique, en se basant sur des investigations et des évidences scientifiques. Ce symposium s’inscrit donc pleinement dans le cadre de partage et de dissémination des connaissances cher au Projet RISE.

 

Quelles sont les maladies zoonotiques, aussi appelées zoonoses ?

Les maladies zoonotiques, ou zoonoses, sont des infections ou maladies qui se transmettent naturellement entre les animaux (domestiques ou sauvages) et les humains. Ces transmissions peuvent se produire par contact direct avec un animal infecté, par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés, ou encore par l’intermédiaire de vecteurs comme les moustiques ou les tiques. Les zoonoses incluent des maladies telles que la rage, la peste, la leptospirose, ou encore des infections virales comme la grippe aviaire. Elles représentent un enjeu majeur pour la santé publique en raison de leur potentiel épidémique et de leurs impacts sur l’économie et l’environnement.

Madagascar, en tant qu’île riche en biodiversité, est particulièrement vulnérable aux zoonoses en raison des interactions fréquentes entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les populations humaines. Les zoonoses telles que la peste, la fièvre de la vallée du rift ou la rage y sont des menaces constantes pour la santé de la population humaine et animale. Le changement climatique, la déforestation, l’expansion des activités agricoles et la chasse augmentent le risque de transmission.

 

En organisant ce symposium, l’Institut Pasteur de Madagascar a permis d’offrir un cadre d’échanges scientifiques afin de favoriser les collaborations entre les différents acteurs travaillant sur les maladies zoonotiques.

Ces deux jours et demi durant lesquels le symposium s’est tenu, ont été rythmées par des tables rondes ainsi que plusieurs présentations orales. Les sujets et domaines abordés étaient nombreux et variés, allant de l’étude de la biologie des vecteurs et des réservoirs d’agents zoonotiques jusqu’à des exemples d’opérationnalisation de l’approche « une seule santé » pour prévenir, détecter et contrôler les maladies zoonotiques à Madagascar. Plusieurs posters ont également été exposés. Chercheurs, médecins, vétérinaires, étudiants, acteurs de mise en œuvre, politiques, partenaires techniques et financiers, 250 personnes étaient invitées à participer à ce symposium.

Les journées d’ouverture et de clôture ont été marquées par la présence de plusieurs responsables politiques tels que Monsieur le Ministre de la Santé Publique de Madagascar, Monsieur le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Monsieur le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Etaient également présents, les représentants de l’USAID, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)

 

Plusieurs recommandations ont été émises à l’issue du symposium 

Ces échanges ont permis d’émettre plusieurs recommandations dans le but de renforcer la capacité du pays à identifier, prévenir et répondre aux enjeux posés par les maladies zoonotiques ; d’innover en matière de détection, de prévention et de réponse aux maladies zoonotiques ; de vulgariser et diffuser les résultats de la recherche ; et de promouvoir la culture de prise de décision basée sur des évidences scientifiques.

 

Alicia RAHARIMANDIMBISOA, spécialiste nationale en épidémiologie au sein de la FAO – ECTAD (Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontières) : « Ce symposium était très informatif et enrichissant grâce notamment aux partages de résultats de recherche. On a pu identifier quelles étaient les priorités et les actions à mener dans le futur comme l’intégration de chaque secteur dans l’approche one health. Depuis toujours, la FAO apporte ses appuis techniques et financiers à la partie nationale surtout dans la lutte contre les zoonoses à travers l’utilisation de différents outils ainsi que l’élaboration de plans stratégiques. »

 

Ricky Tiavina RAKOTONINDRINA, représentant du Madagascar National Park (MNP), et auteur d’une présentation lors de ce symposium intitulée : « Aires protégées, réservoir de maladies zoonotiques » :

« Le MNP est déjà investi dans la lutte contre les zoonoses à travers notre axe transversal qui conjugue à la fois les conservations, les recherches, la gouvernance et les questions de redevabilité envers les acteurs de cogestion. C’est pourquoi nous avons mis à jour notre plan stratégique 2024 – 2028. Nous suivons la santé de nos acteurs de cogestion, comme les représentants référents qui travaillent avec nous lors des patrouilles, des suivis écologiques et des recherches, car ils côtoient la biodiversité directement avec nous, agents du MNP. Si on regarde l’historique des zoonoses, comme le Sida ou Ebola, elles ont pris racine dans la nature. C’est pour cela qu’il est important de protéger et préserver la nature pour qu’il n’y ait pas de nouvelle pandémie et qu’elle puisse jouer son rôle écosystémique de régulation et de dilution des zoonoses. »