Soutenue par la Fondation de Lille, l’unité de recherche sur la Peste de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, lance un projet de prévention contre la peste bubonique afin de réduire la morbidité et la mortalité causées par celle-ci dans le district de Tsiroanomandidy, le 31 mars 2016 dernier.
Le projet vise à (1) sensibiliser la population afin d’assurer une prise en charge à temps des personnes infectées ; (2) former les agents de santé communautaire (ASC) à la lutte contre les rats dans 28 fokontany répartis dans 3 communes Bemahatazana, Miandrarivo et Ambatolampy ; (3) mener des surveillances actives de la peste murine ; (4) déterminer les indicateurs de circulation de la peste chez les rats avant la saison pesteuse. Le lancement du projet s’est effectué en présence des autorités locales : Représentant de la Région Bongolava, le Chef du District Tsiroanomandidy, les Maires des 3 communes Bemahatazana, Miandrarivo et Ambatolampy, le Directeur Régional de la Santé Bongolava, le Médecin Inspecteur du Service de Santé de District de Tsiroanomandidy, l’Adjoint Technique du Service de Santé de District, le Responsable Peste du Service de Santé de District de Tsiroanomandidy, le Médecin Chef CSB II des 3 communes, le Représentant de l’Action Contre la Faim Tsiroanomandidy, le Représentant du Programme d’Appui à la Santé Maternelle et Infantile Tsiroanomandidy (PASMI), le Représentant du Ministère de la Santé Publique, le Chef du Service de Lutte contre les Maladies Négligées, le Chef de la Division Peste, le Représentant à Madagascar de la Région Nord Pas de Calais M. ISMARD Ballot, bailleur de la Fondation de Lille, ainsi que de l’équipe de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) dirigée par Dr Voahangy RASOLOFO, Directrice Scientifique de l’IPM, et Dr Mino RAJERISON, Chef de l’Unité de recherche sur la peste de l’IPM.
La prévention se joue au niveau de la communauté
Au niveau national, la stratégie de prévention de la peste bubonique est basée sur la surveillance communautaire, telles que la surveillance de l’augmentation de la densité de la population de rats et des puces ainsi que la surveillance des rats morts, à titre d’exemples. Le district de Tsiroanomandidy est l’un des sites les plus actifs en termes de présence de cas de peste. Toute peste humaine étant précédée d’une épidémie chez les rats, la base (à savoir la communauté) sera le premier niveau d’action de surveillance à renforcer.
Les ASC présents dans chaque Fokontany de ce district seront donc formés pour surveiller le changement au niveau de la population de rongeurs (augmentation de la densité, mortalité). Ces agents seront également amenés à tenir des interventions de désinsectisation et de dératisation préventives et seront appuyés par les équipes du district en cas d’indicateur alarmant. Un système de surveillance des indicateurs de risque de pullulation des puces d’une part, et de la population de rats d’autre part, sera mis en place dans ces sites. Cette activité exige non seulement une formation préalable d’Agents de Santé (AS) et d’ASC aux diverses techniques requises, mais aussi l’équipement en matériels spécialisés (boîte de Kartman pour la lutte combinée contre les rats et les puces, pièges à rats, équipement de protection individuelle, tee-shirt…).
Les ASC seront en mesure de poursuivre la lutte et détecter les risques d’explosion d’épidémie. Si la densité de rats diminue, le contact entre les rats et les hommes diminue automatiquement. Ceci nous permettra de réduire le nombre de cas de peste bubonique dans cette région.
La Fondation de Lille, à travers le fond qu’elle a reçu de la Région Nord Pas de Calais a appuyé l’Institut Pasteur de Madagascar-Laboratoire Central Peste (LCP) dans la mise en place et la réalisation à travers un fond s’élevant à 14.710 euros.