La résistance de Xenopsylla cheopis, aux pyréthrinoïdes, au DDT et leur sensibilité aux carbamates en milieu urbain à Madagascar sont connues. Nous présentons les résultats des tests de sensibilité de la même espèce de puce mais issue de milieu rural à Ambodisiarivo (district d’Antananarivo Avaradrano), Mandoto (district de Betafo), Analaroa (district d’Anjozorobe) et à Besoa (district d’Ambalavao) dans la province de Fianarantsoa.
Les tests ont été réalisés selon la méthodologie OMS. Quatre insecticides : deltaméthrine 0,025%, cyfluthrine 0,15% (pyréthrinoïdes), DDT 4% (organochloré) et propoxur 0,1% et bendiocarbe 1% (carbamates) ont été testés. Les résultats ont montré qu’à Ambodisiarivo, X. cheopis est résistante au DDT 4% et à la deltaméthrine 0,025%. Par contre, elle est sensible aux deux carbamates testés. Dans les autres districts de la province d’Antananarivo (Betafo et Anjozorobe) et à Besoa, X. cheopis est résistante au DDT 4%, tolérante à la deltaméthrine 0,025% et à la cyfluthrine 0,15% et sensible au propoxur 0,1% et au bendiocarbe1%. L’utilisation du DDT et des pyréthrinoïdes n’est plus donc conseillée pour la lutte contre les puces vectrices de la peste, en milieu rural autour de la capitale.
L’utilisation des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes en milieu rural dans les autres districts des Hautes Terres Centrales doit être accompagnée d’une surveillance étroite de la sensibilité de cette espèce de puce. L’existence
d’un niveau élevé et localisé de résistance de X. cheopis au DDT et aux pyréthrinoïdes renforce l’intérêt de l’étude de structure des populations de puces dans différentes régions et l’étude de la possibilité de diffusion des gènes de résistance.