La peste existe à Antananarivo depuis 1921. Après un silence apparent, elle a réapparu en 1979. Entre 1995 et 1997, 20 à 30 cas contrôlés sont notifiés par an. Cette résurgence de la maladie a justifié la mise en place d’une surveillance régulière de la population murine. Le site d’étude a été un quartier défavorisé où est implanté un marché au gros : Isotry Tsenabe. Durant l’année 1995, à raison de 3 nuits consécutives de capture, 632 rats ont été piégés vivants. Des paramètres rodentologiques, entomologiques, bactériologiques et sérologiques ont été déterminés sur ces animaux.
Rattus norvegicus constituait près de 89% des rats capturés. La densité des rongeurs élevée entre avril et septembre a diminué par la suite juste en début de la saison pesteuse, cette diminution pouvant être la conséquence d’une épizootie murine. Les puces collectées de ces rats ont été toutes de l’espèce Xenopsylla cheopis. L’index pulicidien faible, de l’ordre de 4 à 5, entre janvier et avril a augmenté pendant la saison sèche pour se stabiliser à plus de 10 à partir de septembre.
L’analyse combinée des résultats bactérilogiques et sérologiques (sur 471 rats) a montré que sur les 80% des rats ayant été en contact avec le bacille pesteux, 10% étaient porteurs de ce bacille et pourraient être le réservoir d’Yersinia pestis.
Cette situation alarmante avait amené les autorités à prendre des mesures d’hygiène de l’environnement
afin de diminuer la population des rats dans la capitale.