Au cours de l’année 2011, l’IPM s’est doté d’un conseil scientifique. Ses membres, malgaches, français et britanniques font autorité dans leur domaine et appartiennent aux institutions scientifiques les plus prestigieuses de leurs pays. Ce conseil s’est réuni pour la première fois les 27 et 28 novembre 2011 et a passé en revue l’ensemble des activités scientifiques de l’Institut. Ses conclusions ont conforté la direction dans l’identification des forces et des axes d’amélioration de l’Institut. Parmi les nombreux atouts de l’IPM, il a reconnu la qualification du personnel, la présence d’infrastructures biologiques très professionnelles (CBC, LHAE, LES) et d’équipements biologiques de très bon niveau (P3), une bonne crédibilité nationale ou internationale en microbiologie, comme en témoigne la labellisation de plusieurs groupes en qualité de Centres Nationaux de Référence (CNR) et de Laboratoires Nationaux de Référence (LNR), un bon niveau d’interaction avec l’environnement qu’il s’agisse des hôpitaux ou du tissu sanitaire communautaire, le succès dans l’obtention de financements internationaux, et une activité de formations dont la qualité est reconnue.
Parmi les forces, le Conseil a aussi noté l’enthousiasme du personnel. Il a enfin noté que la production scientifique de l’IPM pourrait être encore améliorée, que les thématiques de recherche étaient très nombreuses et mériteraient d’être plus focalisées, et que les collaborations avec les Universités ou les équipes du Ministère de la santé pourraient être renforcées.
Fin 2011, le personnel de l’IPM avait publié 36 articles dans des revues scientifiques référencées, à comité de lecture. Parmi ces articles, un, quatre, treize, neuf et cinq ont été respectivement publiés dans des revues à Impact factor (IF) 10, 10 > IF 5, 5 > IF 4, 4 > IF 3 et 3 > IF 2. Le nombre et la qualité des publications de l’IPM continue à augmenter d’années en années.
En novembre 2011, une convention entre l’Institut Pasteur de Madagascar et le Ministère de la Santé Publique a été signée pour la mise en place du diagnostic moléculaire de la grippe au sein des CHU de Mahajanga et Toamasina (Tamatave). Les biologistes de ces CHU assurent maintenant le diagnostic de la grippe par RT-PCR. Le contrôle externe effectué par l’IPM permet d’assurer la qualité de ce service rendu aux cliniciens et à la surveillance épidémiologique. La mise en place réussie de cette technique de biologie moléculaire dans les hôpitaux de deux régions démontre la capacité de l’IPM à transférer des techniques considérées comme sophistiquées dans des structures périphériques du pays et permet d’envisager la mise en oeuvre d’autres méthodes de diagnostic dans ce type de structures. Après l’épidémie de grippe pandémique de 2010, les unités de virologie et d’épidémiologie ainsi que le CBC de l’IPM, associés au Ministère de la Santé Publique, ont développé des travaux de recherche sur les causes et facteurs favorisant les infections respiratoires aiguës (IRA) et les syndromes de détresse respiratoire aigüe (SDRA).
La place et l’impact potentiel de vaccinations anti-grippale ou anti-pneumocoque peuvent ainsi être mieux appréciés.
D’autres activités de recherche ont mis en évidence la circulation de virus dérivés du vaccin contre la poliomyélite dans la région de Toliara (Tuléar), indicatrice d’un défaut de couverture vaccinale. Bien qu’indépendantes de la survenue de paralysies flasques aigües, ces observations ont justifié le déclenchement d’une riposte appropriée par le Ministère de la Santé Publique.