La large dispersion géographique du virus West Nile et le regain de virulence observé depuis 1994 dans le bassin méditerranéen, en Europe centrale et en Amérique du nord, avec plusieurs épidémies d’encéphalites mortelles, justifie l’importance d’une surveillance régulière des données épidémiologiques concernant ce virus dans le monde.
Plusieurs travaux menés par l’Institut Pasteur de Madagascar entre 1975 et 1990 avaient montré que cet arbovirus était le plus abondant à Madagascar où il circulait de façon endémique. Aucune étude n’a été réalisée depuis cette époque. Afin d’évaluer le niveau de circulation, une mesure de la séroprévalence des anticorps anti-West Nile chez les enfants de moins de 15 ans a été réalisée sur deux sérothèques provenant d’enquêtes en population réalisées l’une en 1996 dans la région d’Ambositra sur les Hautes terres et l’autre en 1999 dans la ville de Mahajanga sur la
côte nord-ouest. Les séroprévalences étaient respectivement de 2,1% et 10,6% démontrant une circulation toujours importante de ce virus modulée par les faciès climatiques de la grande île.