La boîte de Kartman associe, dans un même réceptacle, un rodenticide à action lente et un insecticide à action rapide. Elle offre l’opportunité de lutter contre les réservoirs et contre les vecteurs de la peste. Cette méthode a été évaluée dans deux quartiers de la ville d’Antananarivo en associant la communauté à cette lutte.
Le rodenticide utilisé a été le diféthialone 25 ppm (Baraki®) et l’insecticide, un carbamate en poudre à une concentration de 3% (Propoxur®). Le schéma de l’étude réalisée d’octobre 2002 à mai 2003 repose sur une comparaison entre un “quartier traité” et un “quartier témoin”. L’analyse a porté sur 4 variables : (1) le nombre quotidien de rats trouvés morts, (2) le nombre quotidien d’appâts non consommés restant dans les boîtes, (3) la prévalence des rats porteurs de puces, et (4) l’index pulicidien des rats. Les variables 3 et 4 ont été obtenues à partir de rats piégés vivants à une fréquence mensuelle.
Le nombre de rats morts dans le quartier traité a été de 968 versus 3 dans le quartier témoin. Les autres variables étudiées ont atteint un niveau d’équilibre à partir du 4ème mois. Ainsi, entre J120 et J180, la moyenne quotidienne du nombre d’appâts non consommés a été de 2,79 dans le quartier traité versus 0,14 dans le quartier témoin, la prévalence des rats porteurs de puces a été de 0% dans le quartier traité (n=2 rats) versus 61% dans le quartier témoin (n=42 rats), et l’index pulicidien de ces rats dans le quartier traité a été 0 versus 5,0 dans le quartier témoin.
Cette étude démontre l’efficacité de cette méthode pour atteindre les réservoirs et les vecteurs de la peste urbaine. Sous réserve d’utilisation correcte, la boîte de Kartman a sa place parmi les moyens de lutte contre la peste dans les contextes inter-épidémiques ou épidémiques.