La tuberculose humaine a toujours préoccupé les services de Santé de Madagascar comme en ‘témoignent des preuves trouvées
dans des rapports de la Mission Médicale norvégienne la plus ancienne en date. Toutes les observations basées alors sur la clinique mirent en évidence d’abord la forme pulmonaire: forme habituelle de la maladie reconnue sur les Plateaux puis sur les Côtes avec des degrés d’atteinte variable selon les ethnies.
La preuve bactériologique de l’infection devait être faite à l’Institut Pasteur, de même Till ROUX devait attirer l’attention sur l’existence et la gravité de la tuberculose bovine dès 1901. D’années en années l’infection humaine semblait progresser et ce n’est qu’après la guerre 1914-1918 que le personnel du service de Santé prit pleinement conscience de sa gravité.
Des index tuberculiniques de l’ordre de 25 à 40 p. 100 furent trouvés chez les enfants et les adolescents lors de recherches effectuées à Tananarive, puis à la campagne sur les Hauts Plateaux, ensuite sur les Côtes, ce qui permit alors de conclure à l’existence de «sujets porteurs de .bacilles tuberculeux plus nombreux qu’on ne
le supposait alors» (25).
Des mesures d’urgence devraient être envisagées par la création d’organismes de. défense antituberculeuse, mais en même temps déjà, des espoirs étaient nés de la mise au point en 1921 du BCG par CALMETTE et GVERIN en France. Le 24 juin 1924 CALMETTE présenta devant l’Académie de Médecine à Paris sa première communication : «Essai d’immunisation contre l’infection tuberculeuse» .
Dès lors les Instituts Pasteur Outre Mer entreprirent la diffusion du vaccin. «L’Institut Pasteur de Tananarive fut l’un des premiers à se lancer dans cette voie» .