Depuis la réinvasion des Hautes Terres Centrales par Anopheles funestus, ayant entraîné l’épidémie meurtrière du paludisme à partir de 1986, la lutte antipaludique, à Madagascar, associe la lutte antivectorielle et la chimiothérapie précoce. Des opérations de pulvérisation intra-domiciliaire de DDT pm 75 ont été menées depuis 1988 sur les Hautes
Terres, d’abord entre les altitudes de 1000 à 1500 mètres, puis dans les foyers épidémiques déclarés par les postes sentinelles de surveillance épidémiologique (PSSE) implantés par la Coopération Italienne. L’objectif de ce système d’alerte est surtout de prévenir de nouvelles épidémies. Le recours à d’autres outils, tels les Systèmes d’Information Géographique (SIG) et la télédétection, semble alors intéressant pour compléter cette stratégie. Ils contribuent à la détermination des gîtes larvaires très productifs d’An. funestus, essentiellement les rizières.
Cette étude permettra d’élaborer un modèle prédictif qui peut servir à cibler les zones à pulvériser. Ainsi, les SIG constituent des outils d’aide à la décision. La surveillance de la résistance aux antipaludiques est une autre forme de stratégie de lutte contre le paludisme. Plusieurs facteurs interviennent dans l’évolution de cette résistance. La constitution des SIG sur la résistance visera à intégrer des données spatiales et temporelles qui peuvent mieux faire comprendre cette évolution.
Les données obtenues grâce aux SIG et à la télédétection, lors de cette étude, peuvent être utilisées dans les programmes de luttes contre d’autres maladies à transmission vectorielle existantes à Madagascar. Il faudra alors tenir compte des facteurs environnementaux spécifiques de chaque maladie.