Madagascar a été touché pour la première fois par la peste en 1898. Cette affection a d’abord donné lieu à des épidémies portuaires, avant d’atteindre en 1921 Antananarivo où elle a trouvé les conditions favorables à son endémisation [1,2].
Arrivée à Antananarivo, la peste s’étend sur les Hautes Terres Centrales en y provoquant des épidémies sans précédent pendant près de 20 ans. Les actions de vaccination massive des populations par le vaccin EV [3], les efforts d’urbanisation et d’assainissement des villes et des villages, le traitement des malades et de leurs contacts par les
sulfamides et la streptomycine [4,5] et enfin les campagnes de désinsectisation par le DDT ont permis de réduire notablement l’endémie puis de la maintenir à un niveau inférieur à 50 cas par an, pendant près de 30 ans [6,7]. Jusqu’au début des années 1980, elle a persisté à bas bruit surtout en milieu rural et on croyait que la peste était en voie d’éradication, mais sa réémergence actuelle la place au premier plan des préoccupations de santé publique [8]. La peste urbaine existe surtout dans la ville d’Antananarivo (réémergence en 1978 après 28 ans de silence apparent) et dans la ville de Mahajanga (réémergence en 1991 après 63 ans de silence apparent).