Dans le cadre de la mise à jour du plan de stratégie nationale de communication sur la vaccination pour 2023-2027, l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a organisé un atelier délibératif autour des stratégies de communication à adopter pour lutter contre la réticence à la vaccination à Madagascar. Les connaissances acquises via le projet VACC, grâce à l’Equipe Santé et Sciences Sociales (SaSS) de l’IPM, ont servi de base à cet atelier délibératif. A noter que l’activité VACC est une des composantes du Projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance et Evaluation), financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) et mis en œuvre et coordonné par l’IPM. Ce premier atelier s’est déroulé en présence de représentants de la Direction Générale de la Médecine Préventive du Ministère de la Santé Publique de Madagascar (DGMP), de la Direction du Programme Elargi de la Vaccination (DPEV), de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de GAVI, l’Alliance du vaccin, du Cabinet Dalberg, de l’Unicef et de l’USAID.
Présentation du projet VACC, une « étude qualitative sur les vaccinations de routine chez les enfants de moins de 5 ans à Madagascar »
Ce projet réalisé en partenariat avec la DPEV pour une durée de cinq ans (2019-2024), a été accompagné par un comité de pilotage composé des acteurs nationaux (USAID ACCESS, Catholic Relief Services (CRS), Unicef, OMS, Direction de la Promotion de la Santé (DPS) et d’experts internationaux en anthropologie de la santé (Institut national de santé publique du Québec, Institut de Recherche pour le Développement) et en transfert de connaissances (équipe RENARD, Université de Montréal).
Ce projet comporte trois phases :
- Le but de la première phase, conduite entre 2019 et 2020, était de capitaliser les résultats d’études qualitatives sur la vaccination à Madagascar afin de rédiger un article faisant état des connaissances à ce sujet.
- La seconde phase, qui s’est déroulée entre 2020 et 2021, s’est concentrée sur l’enquête qualitative pour la vaccination de routine dans deux zones à Madagascar (urbaine, Antananarivo et rurale, Ampanihy) et sur une analyse des données issues des médias et réseaux sociaux autour de la vaccination infantile. Ces données ont été analysées et une restitution a eu lieu en mars 2022.
- La dernière phase consiste en la mise en œuvre d’activités de transfert des connaissances issues de la recherche vers les milieux pratiques, notamment à travers l’atelier délibératif qui a été proposé le 3 mars.
Un atelier délibératif pour aboutir à un plan d’action sur les stratégies de communication à destination des parents
L’objectif était donc :
- D’identifier par consensus les recommandations prioritaires en vue de leur intégration dans la stratégie de communication en cours d’élaboration ;
- Identifier des ébauches d’actions à mettre en œuvre pour lutter contre la réticence à la vaccination à Madagascar ;
- Nommer les membres d’un comité de suivi qui pourront veiller à la mise en œuvre des recommandations formulées lors de l’atelier.
Pour y parvenir, une note de politique, élaborée avec les partenaires du projet (DPEV, ACCESS, CRS, DPS, RENARD), a été présentée puis débattue en sous-groupe.
En fin de matinée, les participants ont ciblé les actions les plus urgentes à mettre en œuvre selon eux :
- Prioriser les stratégies de communications interpersonnelles et adapter les contenus des messages de santé aux contextes locaux et aux cibles ;
- Redynamiser les plateformes communautaires et comités de santé ;
- Renforcer les compétences des acteurs de la vaccination à l’importance d’une communication adaptée au public cible ;
- Effectuer un suivi sur les impacts de la communication autour de la vaccination au niveau communautaire.
Un plan d’action a été développé pour chacune de ces recommandations. Les résultats de ce travail co-construit seront mobilisés lors de l’atelier de mise à jour du plan national stratégique de communication, qui devrait avoir lieu entre avril et juin prochain, sous l’autorité de la DEPV.
« Je retiens qu’il est urgent de mettre à jour les stratégies de communication afin d’adapter les contenus pour répondre aux préoccupations et aux besoins d’’informations, a réagi la représentante de l’UNICEF à l’issue de l’atelier délibératif. Il est également urgent d’engager davantage et de manière efficace, les centres de santé communautaires et les personnes influentes. Aux parents qui sont inquiets au sujet de faire vacciner leurs enfants, je voudrais leur dire que la vaccination est une solution qui permet de sauver des vies depuis maintenant deux siècles. Il est prouvé que 2 à 3 millions d’enfants sont sauvés chaque année grâce à la vaccination. »
Le représentant de l’USAID ACCESS a également commenté : « Selon moi, les prochaines étapes seraient de planifier les actions et les mettre en œuvre. L’objectif est de vraiment remonter les pourcentages sur la vaccination, car pour le moment, on ne les atteint pas. Cela doit être supérieur à 80 %, et là, ça dépend de l’antigène, mais on est autour de 40 % à 60%. »