Contexte et justification
L’infection par le virus de l’Hépatite B (VHB) est une cause importante de décès chez l’adulte en Afrique subsaharienne. Chaque année, 61 000 personnes meurent de carcinome hépatocellulaire ou de cirrhose liés à une infection chronique par le VHB. Pour réduire cette mortalité, il est primordial d’interrompre la transmission mère-enfant. En effet, plus de 50% des porteurs chroniques du VHB atteints d’une maladie du foie ont été infectés lors d’une transmission périnatale. Malgré la recommandation émise en 2009 par l’OMS pour une vaccination anti-VHB dans les 24 heures suivant la naissance par un vaccin monovalent pour prévenir la transmission mère-enfant, peu de pays Africains ont mis en place cette vaccination à la naissance car GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunizations) ne fournit que le vaccin pentavalent (DTCoq-HepB-Hib) aux pays d’Afrique subsaharienne et, la mise en place de cette vaccination pose des problèmes de logistique majeurs dans ces pays où beaucoup d’accouchements ont lieu à domicile. A ce jour, aucune étude n’a investigué les stratégies ou pratiques permettant d’améliorer la couverture vaccinale à la naissance de l’hépatite B en Afrique subsaharienne.
Objectifs
Développer une stratégie pérenne et adaptée au contexte local pour vacciner contre l’hépatite B, les nouveau-nés, dans les 24 premières heures de vie et améliorer les pratiques de soins néonataux pour les bébés nés dans un établissement de santé et ceux nés à domicile.
Méthodes
La phase I de l’étude (Juillet 2016 à Novembre 2017) consistait à une étude formative. Madagascar participe à 2 volets épidémiologique et anthropologique. Le volet épidémiologique consiste en un recensement de la population du système de surveillance démographique et sanitaire, afin d’évaluer le taux de natalité dans les systèmes de santé et en dehors du système de santé, le taux de vaccination ainsi que le respect des calendriers des vaccinations. Le volet anthropologique consiste à la compréhension du concept autour de la grossesse, de l’accouchement et de la petite enfance.
Résultats et discussion
Les analyses préliminaires ont montré qu’en 2016, 63% des femmes enceintes ont accouché en dehors des centres de santé. Parmi ces accouchements, 86,5% ont été assistés par des personnes non qualifiées (n=715).
Impact
Cette étude permettra d’émettre des recommandations aux décideurs des politiques de santé sur la mise en place effective de la vaccination à la naissance, tenant compte des problèmes logistiques et l’impossibilité des agents de santé actuellement sur le terrain d’assurer une stratégie avancée de vaccination.