La formation « Evaluation des tests diagnostiques » s’est déroulée à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) du 17 au 21 avril 2023. L’objectif était de rappeler les grands principes de l’évaluation des tests diagnostiques et de former les participants à la rédaction d’un protocole de recherche. Sur le long terme, cette formation va favoriser un renforcement des capacités des personnels de santé publique nationaux. Elle est financée par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) dans le cadre du projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance et Evaluation), mis en œuvre et coordonnée par l’IPM.
Les tests diagnostiques sont des outils indispensables qui permettent, en fonction de leurs résultats, d’orienter la décision médicale comme l’explique le Dr Muriel VRAY, chercheur épidémiologiste à l’Unité d’Epidémiologie des Maladies Emergentes à l’Institut Pasteur (Paris) et formatrice : « Les tests diagnostiques sont réalisés sur des personnes ayant des signes cliniques (fièvre, toux, etc.) pour savoir s’ils sont effectivement malades. Le but est de trouver un test qui a de bonnes performances, c’est-à-dire qui identifie bien les sujets malades et les sujets non malades. Les sujets malades peuvent ainsi être traités. Cela a un intérêt individuel mais également au niveau populationnel pour éviter les épidémies. »
La formatrice était accompagnée par Louise LEFRANCOIS, cheffe de projet en recherche clinique vaccinale, Réseau I-REIVAC (Innovative clinical REsearch network in VACcinology), Hôpitaux de Paris AP-HP. L’objectif de cette formation était donc de former les participants à l’évaluation des tests diagnostiques de la validation des tests au laboratoire jusqu’à leur utilisation sur le terrain. « Ces tests diagnostiques doivent être utilisables facilement pour les patients qui en ont besoin, or souvent ils sont développés dans les pays du nord, dans des conditions qui ne sont pas les mêmes que dans les pays du sud, a ajouté le Dr VRAY. L’intérêt ici est d’évaluer les performances de tests utilisables « au lit du malade », directement au sein des Centres de Santé (CSB) où il n’y a pas forcément des machines, des laboratoires et des techniciens. »
Ces tests permettent de détecter des maladies infectieuses comme le paludisme, la tuberculose, le SIDA, les maladies sexuellement transmissibles, la COVID, l’hépatite B, etc. De plus, ils permettent également de lutter contre l’antibiorésistance. En effet, un test permet de savoir si une personne est malade à cause d’une bactérie ou d’un virus et d’orienter le traitement vers la prise d’antibiotique ou non.
A l’issue de la formation, les apprenants ont livré leurs impressions, comme Cathy RAFENOMANANTSOA, technicienne de laboratoire au LA2M (Laboratoire d’Analyses Médicales Malagasy) : « Grâce à cette formation j’ai maintenant la capacité d’évaluer des tests diagnostiques et je peux également participer à la rédaction d’un protocole d’étude. Dans mon service, nous avons commencé à travailler sur un protocole et grâce à cette formation nous allons pouvoir le rédiger dans les règles. »
RAKOTOARISON Rado Lalaina, biotechnologiste au sein du LA2M a ensuite ajouté : « J’ai retenu beaucoup de choses lors de cette formation notamment l’évaluation des tests en termes de calcul. J’ai appris à calculer la sensibilité, la spécificité et les différents paramètres nécessaires pour une bonne évaluation d’un test. Cela va m’apporter beaucoup car le LA2M est amené à réaliser l’évaluation des tests diagnostiques donc tout ce qu’on a appris ici va nous servir dans notre travail de tous les jours. »