Le paludisme est une maladie infectieuse due à des parasites transmis à l’homme par piqûres de moustiques femelles infectés du genre Anophèles. Le paludisme est potentiellement mortel mais évitable et guérissable. En 2019, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé1, il y a eu 228 millions de cas de paludisme, entrainant 409 000 décès dont 90% en Afrique sub-saharienne. Madagascar est l’un des pays où le paludisme est encore endémique. En 2019, cette épidémie a affecté plus d’un million de personnes à Madagascar, dont 657 ont péri.
Pour répondre à la nécessité de renforcer les compétences en diagnostic microscopique du paludisme au niveau du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Ministère de la santé publique de Madagascar, l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a organisé une formation « Diagnostic microscopique du paludisme » du 5 au 16 septembre 2022, dans le cadre du Projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance & Evaluation) financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Cette première formation était destinée aux responsables des laboratoires régionaux, aux techniciens de laboratoires et aux personnels de santé œuvrant dans les centres de surveillance biologique référents (CSB-R). Différentes notions ont été abordées telles que la détection et l’identification de Plasmodium sp, l’estimation des charges parasitaires (parasitémie), la réalisation de test de diagnostic rapide et la surveillance épidémiologique du paludisme.
Douze apprenants provenant de onze districts de santé ont pu bénéficier de cours théoriques, de travaux pratiques et de travaux dirigés. La formation a été dispensée par des responsables chevronnés du PNLP et de l’IPM. Sous la direction du chef d’Unité de Parasitologie de l’IPM, les travaux pratiques et les travaux dirigés ont été encadrés par des microscopistes qualifiés du PNLP et de l’IPM (classés experts à l’issue de l’évaluation en mai 2022 par des formateurs de l’OMS).
Une évaluation initiale avant le début de la formation et une évaluation en fin de formation a montré que les apprenants ont amélioré de manière significative leurs connaissances. Les compétences acquises permettent désormais aux professionnels de santé de réaliser le diagnostic fiable du paludisme par la microscopie et par le test de diagnostic rapide afin de générer des données utiles pour l’amélioration de la stratégie nationale de lutte contre le paludisme à Madagascar.
Une attestation de participation a été remise à chaque participant.
Ludovic ANDRIANJAFY, infirmier au sein d’une clinique à Toliara a déclaré : « Auparavant, j’ai déjà été formé par un technicien expert de l’IPM. Par la suite, on m’a sollicité pour intervenir dans une mission à Ankaboka il y a quelques années. Cependant, en participant à cette formation du Projet RISE, j’ai pu approfondir mes connaissances et améliorer ma manière de travailler en laboratoire en suivant les normes requis dans le cadre de la microscopie. »
Le Dr Marie Ange, formatrice du PNLP a ajouté : « Nous remettrons à chaque participant une boîte qui comporte des panels tests qui leur permettra de réaliser des auto-évaluations, mais aussi pour qu’ils n’oublient pas leurs acquis une fois qu’ils seront revenus dans leur laboratoire respectif. Ce matériel leur sera également utile pour assurer le partage de compétences avec leurs collègues. »
Lien 1 OMS : https://www.who.int/fr/news-room/feature-stories/detail/world-malaria-report-2019