Ce cours international organisé par l’Unité d’Immunologie des Maladies Infectieuses de l’IPM et l’Institut Pasteur à Paris avait pour but la mise à niveau, notamment des apprenants malagasy, sur la compréhension et la maîtrise des technologies modernes de l’immunologie dont la cytomètrie en flux qui permet de mesurer et d’analyser les différentes caractéristiques des cellules du système immunitaire de l’organisme face à toutes infections dues à des agents pathogènes comme les virus, les bactéries ou les parasites.
L’Immunologie consiste à étudier finement les mécanismes de défense (réponses immunes cellulaires et anticorps) développés par l’Homme pour lutter contre les maladies infectieuses. Ces dernières représentent l’une des principales causes de mortalité et de morbidité en Afrique et dans la Grande Ile. Parmi les principales pathologies infectieuses qui ont un effet néfaste considérable sur la santé des populations à Madagascar, en Afrique et dans l’Océan Indien on retrouve des pathologies comme le paludisme, la cysticercose/neurocysticercose, la leptospirose, la tuberculose, les infections bactériennes et virales.
De ce fait, le décryptage des réponses immunes vise d’une part, à mieux comprendre l’évolution de ces maladies infectieuses dans les zones d’endémie afin de guider la formulation et la mise en place de nouvelles stratégies d’intervention et d’autre part, à mettre au point des tests de diagnostic rapide (TDR) facilement utilisables dans les Centres de Santé de Base. Les participants à cette première édition du Cours International sur les « Techniques de l’Immunologie » ont bénéficié de formations et surtout de pratiques intenses sur les mécanismes de l’immunologie pendant deux semaines. Les apprenants ont pu ainsi, non seulement renforcer leurs capacités et leurs compétences, mais également développer des techniques pratiques pour leur pays respectif, en termes de lutte contre les maladies infectieuses.
Les 16 participants de cette première édition du Cours International sur les « Techniques de l’Immunologie » ont pu suivre pendant 2 semaines une formation de haut niveau en ayant la chance de manipuler et d’utiliser eux-mêmes différents appareils complexes dont un cytomètre de flux, une machine de PCR quantitative (StepOne Plus), et d’un appareil MAGPIX-Luminex permettant entre autres de doser en multiplex les anticorps. Un des objectifs des formateurs est que les apprenants puissent mettre en pratique les connaissances théoriques et pratiques acquises lors de ce cours dans leur pays respectifs.
« J’ai beaucoup appris durant ce cours car toutes les techniques étudiées étaient nouvelles pour moi étant donné que j’ai suivi une formation en microbiologie. La technique de la cytométrie m’a particulièrement intéressée et aidée car je peux aussi la pratiquer dans le domaine de la microbiologie » témoigne Ravaka Miora MANASSE RATSIMANDRESY, étudiante en microbiologie à la Faculté des Sciences de l’université d’Antananarivo qui s’est inscrite au cours pour compléter sa formation.
« Cet atelier nous permet non seulement de comprendre les mécanismes complexes de l’immunologie mais également de les pratiquer, ce qui est indispensable si on veut développer quelque chose pour notre pays » a également partagé Fodé DIOP, post-doctorant en Biologie à l’Institut Pasteur de Dakar (Sénégal).
Financé par la Division Internationale (DI) de l’Institut Pasteur à Paris, le Réseau International des Instituts Pasteur (RIIP) et l’Ambassade de France à Madagascar à travers son service de Coopération et d’Action Culturelle, ce cours a été organisé par les Dr François HUETZ, de l’Institut Pasteur à Paris et Inès VIGAN-WOMAS de l’IPM. Ont également participé comme formateurs Mme Murielle ALMOUSSA, du Centre d’Enseignement de l’IP à Paris, et le Dr Voahangy RANDRIANARISON, de l’Institut Cochin, UMR (Unité Mixte de Recherche) 8104 du Centre National de la Recherche Scientifique de Paris (CNRS) ainsi que comme co-encadrants Mmes Voahangy ANDRIANARANJAKA, Anja RAHANTAMALALA, Emma RAKOTOMALALA, Tsiky RASOLOHARIMANANA et Elisabeth RAVAOARISOA de l’IPM.
Chaque année plus de 250 étudiants, personnel médical, scientifiques et techniciens (nationaux et internationaux) passent à l’IPM et plus d’une quarantaine de bourses de thèse, de DEA ou de Master sont offertes par l’IPM à des étudiants. En effet, l’IPM a pour vision de contribuer à l’accroissement d’un vivier de scientifique malagasy de haut niveau pour développer la recherche scientifique et médicale, aidant à améliorer la santé publique et accompagner le développement économique à Madagascar.