L’Institut Pasteur de Madagascar pilote le programme multicentrique PALEVALUT, dans cinq pays (Madagascar, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Niger), pour la mise au point de méthodes d’évaluation de l’efficacité des mesures de lutte contre le paludisme utilisées dans les pays d’endémie et financées, en particulier, par le Fonds Mondial.
Des experts des cinq pays participants mais aussi de France et de Belgique s’étaient réunis au Bénin, en septembre 2013, pour élaborer les protocoles d’étude. Ils ont été dérivés des recherches menées par l’Institut Pasteur de Madagascar et l’Institut de Recherche pour le Développement. Ces protocoles ont d’abord été mis en œuvre en 2014 à Madagascar et au Bénin. Il s’agissait d’estimer le nombre de cas d’infection ou de maladies dues au paludisme qui avaient été évités par les méthodes de lutte comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide, les aspersions intradomiciliaires d’insecticide rémanent, les traitement préventifs intermittents offerts aux femmes enceintes, à la prise en charge diagnostique et thérapeutique appropriée des fièvres, aux campagnes d’information, d’éducation et de communication pour la santé. Il s’agissait aussi d’identifier les obstacles politiques, organisationnels, économiques, sociaux, culturels et comportementaux à la mise en œuvre ou à l’efficacité de ces mesures de lutte ainsi que les facteurs favorables. Ces interventions pourront aussi être comparées pour identifier celles qui ont le meilleur impact pour le moindre coût.
Ces experts se sont réunis de nouveau du 26 au 30 janvier 2015 à l’Institut Pasteur de Madagascar pour tirer un bilan de ces expériences et améliorer les procédures avant qu’elles ne soient de nouveau mises en œuvre en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Niger. Leurs versions finales seront validées en 2016 au regard de cette deuxième série d’utilisation.
Grâce à ces résultats, les fonds investis dans la lutte contre le paludisme devraient être mieux utilisés
Au-delà des résultats de ces études qui sont de première importance pour guider les décisions de santé publique, les investissements à réaliser et les améliorations à apporter à l’organisation et à la gestion de la lutte antipaludique, la pertinence et la qualité des méthodes d’évaluation mises au point a été soulignée. Ces méthodes devraient pouvoir, dans un proche avenir, être généralisées. Grâce à leurs résultats, les fonds investis dans la lutte contre le paludisme devraient être mieux utilisés et les populations être mieux protégées ou traitées contre le paludisme, un des grands fléaux qui frappent encore les pays les plus pauvres.