La place des femmes et des enfants dans le système de santé, les pratiques traditionnelles de soins, les relations soignant-soigné, l’usage des médicaments, les programmes de santé publique et leur appropriation par les communautés, l’accès aux soins, tous ces sujets seront interrogés et analysés au cours de cette rencontre qui suscitera des débats passionnés et passionnants. Ce colloque organisé dans le cadre de la semaine de la langue française et de la francophonie sera ouvert au public et se déroulera en deux temps, dans deux lieux différents : le premier jour, le lundi 14 mars, à l’Institut Français de Madagascar et les deux jours suivants, les 15 et 16 mars, à l’Institut Pasteur de Madagascar.
Anthropologie de la santé
Champ de recherche encore peu développé à Madagascar, l’anthropologie de la santé étudie les représentations et les pratiques dans le domaine de la santé, de la maladie et du soin en prenant en compte le contexte global (politiques de santé, contexte social, culturel, économique, offre de soins, etc). Parler de santé du point de vue anthropologique c’est considérer les pratiques culturelles, les logiques des acteurs (malades, soignants, décideurs), les différents facteurs susceptibles d’influencer les choix des individus et des groupes sociaux en matière de santé et de recours aux soins. L’anthropologie de la santé est, plus qu’une science, une posture de recherche en santé, fondée sur une approche « holistique » qui permet d’interroger les différentes facettes des pratiques et des savoirs. C’est assurément un nouveau champ d’investigation à approfondir dans le pays.
26 communications orales et 14 posters
Suite à l’appel à communications publié en novembre 2015, 55 propositions ont été reçues, parmi lesquelles 26 ont été retenues pour des communications orales et 14 pour des posters. 14 chercheurs et acteurs de santé malgaches présenteront des communications orales. Visant à susciter une réflexion sur les enjeux anthropologiques de la santé des femmes et des enfants à Madagascar, le colloque permettra d’une part, de « faire un état des lieux des recherches en cours ou achevées à Madagascar » et d’autre part, de « faire émerger de nouvelles problématiques de recherche » dans la Grande Île, l’objectif étant à terme, de contribuer à l’amélioration de la santé des femmes et des enfants. Dans un contexte sanitaire où les populations ont des difficultés d’accès aux soins, où la mortalité maternelle et infantile demeure élevée, où la vie des femmes est souvent mise en jeu au cours de leur vie reproductive, où la malnutrition chronique, le paludisme et d’autres pathologies mettent en danger les enfants, les défis de l’anthropologie de la santé à Madagascar sont nombreux.
Comme cela a été montré dans d’autres pays, l’anthropologie a toute sa place dans l’élaboration des programmes de santé. Ses apports peuvent être multiples : identification des obstacles à l’adhésion des populations aux programmes de prévention ou au recours au système de soins ; meilleure connaissance des habitudes en matière de santé, d’alimentation, d’hygiène ; identification des supports et des modes de communication susceptibles d’atteindre les publics visés par les programmes, etc. Face aux nombreuses maladies qui persistent dans la Grande Île et aux difficultés d’accès aux soins d’une grande partie de la population malagasy, il est nécessaire d’appréhender les problématiques de santé par une approche globale de l’ensemble des facteurs impliqués.
Portant sur un sujet majeur de santé publique, le colloque a reçu le soutien de partenaires engagés dans des actions de développement dont d’une part, l’appui financier de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’ONG PIVOT, l’Agence Française de Développement (AFD), l’Institut Français de Madagascar (IFM), ainsi que l’Union Européenne (UE) ; et d’autre part, l’appui technique de l’IRD, du Centre Population et Développement (CePeD), de l’Université Catholique de Louvain (UCL), de l’Université Catholique de Madagascar (UCM) ainsi que l’appui technique et financier de l’Institut Pasteur de Madagascar et de l’Ambassade de France.