L’Institut Pasteur de Madagascar a organisé le mercredi 28 septembre 2022, une journée de restitution des résultats du Projet BIRDY 2 et du projet NEOLIC au Radisson Blu Tana Water Front.
Cet événement s’est déroulé en présence des responsables du Ministère de la Santé Publique (Antananarivo et Moramanga), des bailleurs des projets, des investigateurs de l’Institut Pasteur de Paris et de Madagascar, des collaborateurs incluant les médecins, les paramédicaux et les agents communautaires basés à Antananarivo et à Moramanga ainsi que des formateurs de l’Institut Pasteur de Paris.
La première partie de la journée a été consacrée à une série de communications présentant les projets BIRDY 2 et NEOLIC et leurs résultats préliminaires. L’après-midi a ensuite été dédiée aux ateliers sur les actualités en pédiatrie, la pratique échographique et le renforcement du bon usage des antibiotiques.
Le projet BIRDY 2 « Bacterial Infections and Antibiotic Resistant Diseases among Young children in Low Income Countries » est un projet mené conjointement par l’unité de Bactériologie Expérimentale, l’unité d’Epidémiologie et Recherche Clinique et le Centre de Biologie Clinique de l’Institut Pasteur de Madagascar. Le projet BIRDY 2, financé par la Direction de la Coopération Internationale de Monaco (DCI), a été menée dans la continuité du projet BIRDY 1 initié par l’Institut Pasteur à Paris en 2012 qui visait à dresser un état des lieux des infections néonatales dans les pays à faibles revenus, notamment à Madagascar, au Sénégal et au Cambodge. En effet, plus de la moitié de la mortalité néonatale (nouveau-nés âgés de 0 à 28 jours) dans le monde est due à des infections sévères (26%) et/ou aux conséquences d’une prématurité (27%). Madagascar présente un taux de mortalité néonatale très élevé (21,4‰ naissances vivantes (NV) (versus 2,3‰ NV en France)). La réduction de cette mortalité est l’un des Objectifs de Développement Durable (OMD 4) des Nations Unis pour 2030. Les résultats du projet BIRDY 1, mené à Madagascar entre 2012 et 2018, ont montré une incidence élevée d’infection néonatale (IN) et principalement dans la 1ère semaine de vie (85% des cas). Dans 70% des cas, ces infections ne répondaient pas à un des deux antibiotiques de 1ère ligne recommandés par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Le projet BIRDY 2 avait pour objectifs d’estimer l’incidence des infections bactériennes résistantes ou non aux antibiotiques dans la période néonatale (0 à 28 jours) ; de comprendre la transmission des bactéries résistantes dans des foyers de l’étude via une approche « OneHealth » et d’évaluer la prévalence, les facteurs de risque et les conséquences de la prématurité sur la santé et le développement chez l’enfant.
Le projet NEOLIC « Acquisition néonatale des entérobactéries productrices de béta-lactamase à spectre étendu (E-BLSE) dans un pays à bas revenu » est un projet, financé par les programmes transversaux de Recherche de l’Institut Pasteur et mené par l’unité de bactériologie expérimentale de l’Institut Pasteur de Madagascar, en collaboration avec l’unité d’épidémiologie et recherche clinique. Le projet NEOLIC mené à la suite du projet BIRDY 2 vise à étudier les entérobactéries productrices de béta-lactamase à spectre étendu (E-BLSE) et leur portage par les autres membres de la famille du nouveau-né ainsi que les autres sources potentielles de transmission (aliments, objets et surfaces en contact avec le nouveau-né).
Les deux projets BIRDY 2 et NEOLIC ont un intérêt majeur en santé publique. Leurs résultats permettent de confirmer l’incidence d’infection néonatale élevée due à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, d’estimer la prévalence et d’identifier les facteurs de risque et les conséquences de la prématurité à Madagascar. Ajouté à la caractérisation des déterminants du portage des bactéries multirésistantes et le rôle de l’environnement et de l’entourage, l’ensemble de ces données permettront de proposer des mesures et stratégies visant à contrôler et à limiter le développement d’infections néonatales pour diminuer le taux de mortalité à Madagascar.
Selon Dr Aina Harimanana, coordinatrice du projet BIRDY 2, les infections bactériennes sévères demeurent un problème de santé publique à Madagascar : « Certes, il y a eu une diminution statistiquement significative de l’incidence entre les projets BIRDY 1 et 2, malgré tout, le problème persiste. Il est donc nécessaire de rester vigilent notamment via la surveillance lors de la première semaine de vie d’un bébé et via le suivi prénatal des femmes enceintes, sans oublier le contrôle des facteurs associés à la prématurité ».
« A présent, suite aux résultats de ces projets, nous devons trouver le moyen de mettre en place des interventions sur le terrain » a ajouté, le Dr BichTram Huyn, chercheuse à l’Institut Pasteur à Paris.
L’équipe IPM et IPP des projets BIRDY 2 et NEOLIC et le Directeur de l’IPM accompagnés de la représentante de la Direction de la Coopération Internationale de Monaco (DCI) et de la Directrice Scientifique
Présentation et discussion des résultats des projets BIRDY 2 et NEOLIC
Les ateliers sur les actualités en pédiatrie, la pratique échographique et le renforcement du bon usage des antibiotiques