L’Unité d’entomologie médicale de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a organisé du 20 au 23 août 2019 un atelier technique sur la surveillance de la résistance aux insecticides des puces vectrices de la peste, dans ses locaux à Avaradoha.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Mitigating plague in Madagascar : monitoring of insecticide resistance in Xenopsylla cheopis and implications for vector control ». Ce projet, soutenu par le programme spécial pour la recherche et la formation sur les maladies tropicales (programme TDR) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est constitué de plusieurs volets dont la recherche sur la résistance aux insecticides, la formation des acteurs en santé publique, le renforcement des capacités et le transfert de compétences entre scientifiques.
L’atelier technique visait à mettre en place un partenariat efficace entre les acteurs de santé publique et l’IPM pour le suivi de la sensibilité aux insecticides des puces vectrices de la peste. Une douzaine de techniciens, d’agents du Ministère de la Santé Publique œuvrant pour la prévention ou la riposte épidémique, basés dans plusieurs districts endémiques entre autres le Haute-Matsiatra, Bongolava, Vakinankaratra et Analamanga, ont participé à cet atelier. Ces apprenants ont été ainsi formés aux activités de terrain et de laboratoire : capture des rats et collecte des puces sur le terrain, conservation et transport des échantillons de puces et réalisation des tests insecticides au laboratoire.
Une table ronde sur le thème « La surveillance de la résistance aux insecticides des puces vectrices de la peste : coordonner pour mieux agir » a été organisée au terme de l’atelier technique. Cet évènement a vu la présence des représentants des différentes entités dont le Ministère de la Santé Publique (Direction de la Veille Sanitaire et de la Surveillance Epidémiologique et de la Riposte, Direction de la lutte contre les maladies transmissibles), les apprenants qui sont également des agents de ce Ministère, les personnels de l’IPM (Unité peste et Unité d’entomologie médicale) et aussi l’OMS qui est un partenaire de longue date. Six points importants ont été abordés pendant cette table ronde dont : 1) la détermination des zones d’intervention pour la surveillance, 2) l’identification de la période propice pour les activités sur terrain, 3) la détermination des entités concernées, 4) l’identification des activités de terrain et de laboratoire à prévoir, 5) les besoins pour chaque activité à réaliser et 6) les défis à relever dans le domaine de la surveillance. Un rapport de cette table ronde va être élaboré afin que chaque entité puisse y trouver les informations retenues.
A titre de rappel, l’entomologie médicale est l’étude des arthropodes (insectes, acariens, etc…) responsables de pathologies humaines ou animales. L’Unité d’entomologie médicale de l’IPM mène des activités de recherche appliquée et fondamentale, de santé publique et de formation. Ses activités de recherche portent sur l’identification de vecteurs potentiels impliqués dans la transmission des infections (paludisme, arboviroses et peste), l’évaluation des risques de leur diffusion et l’étude des interactions entre les différents acteurs (vecteurs, hommes, réservoirs et pathogènes) dans leur environnement pour mieux comprendre l’épidémiologie des maladies à transmission vectorielle. En santé publique, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, l’Unité d’entomologie médicale est impliquée dans la surveillance des vecteurs de ces maladies et dans l’évaluation de leur sensibilité / résistance aux insecticides utilisés dans les programmes de lutte.
« L’objectif de la formation est atteint. J’ai pu acquérir de nouvelles connaissances sur la réalisation des tests insecticides sur les puces. J’ai pu comprendre l’utilité de capturer des rats sur terrain et de collecter leurs puces. La notion de résistance aux insecticides chez les puces est une première pour moi ; de même en ce qui concerne l’observation des spécimens de puces traités pendant le test. J’adresse mes remerciements aux formateurs et aux organisateurs à l’IPM », témoigne Lahinirina RAZAFITIA de la Région Haute Matsiatra
« Cette formation m’a permis d’améliorer mes connaissances et compétences en ce qui concerne la lutte contre la peste, notamment sur les vecteurs. J’ai l’habitude de travailler sur les rats hôtes mais maintenant, je sais qu’il y a aussi les puces qui ont un rôle important dans la transmission de la maladie. La visite des laboratoires de l’IPM, notamment à l’Unité Peste et l’Unité d’entomologie médicale m’a permis de découvrir les matériels et équipements nécessaires pour les traitements des échantillons et prélèvements reçus du terrain. Ma participation à cet atelier technique m’a aidé à mieux comprendre puis, à pouvoir transmettre mes connaissances acquises aux communautés avec lesquelles je suis en contact. J’ai pu constater que les équipes de l’IPM travaillent ensemble, on fait un travail à la chaîne et que chaque Unité de recherche a ses rôles précis dans le traitement des échantillons. J’adresse mes remerciements aux équipes de l’IPM ; merci pour la visite des laboratoires ! Et en espérant que la collaboration continue entre IPM et Ministère», affirme Nivoarison Rado RANDRIANASOLO du Service de Lutte contre la Peste à Antananarivo