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Activation du site CHUGOB dans le cadre du projet GIFT à Madagascar
L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a organisé le 1er juin 2023 au Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie-Obstétrique Befelatanana (CHUGOB) à Antananarivo, un atelier d’activation du site CHUGOB dans le cadre du projet GIFT en collaboration avec l’Université de Cape Town (Afrique du Sud) l’un des partenaires du projet.
Il s’agit d’une étude diagnostique, multicentrique visant à évaluer la performance et la faisabilité d’un test rapide à flux latéral basé sur la détection des cytokines d’inflammation génitale (GIFT) par rapport aux tests d’amplification des acides nucléiques pour la détection des infections sexuellement transmissibles (IST) et le score de Nugent pour la vaginose bactérienne (VB) réalisés au niveau du laboratoire. La préparation et l’évaluation de la faisabilité du projet GIFT au sein du CHUGOB ont été précédemment réalisées via une étude pilote PrevISTana en 2022 visant à estimer la prévalence des IST et VB chez les femmes en consultation au CHUGOB afin de déterminer les facteurs de risque associés.
Cette étude est menée au niveau de trois sites en Afrique (Afrique du Sud, Zimbabwe et Madagascar) en collaboration avec l’Université de Cape Town (Afrique du Sud), la Desmond Tutu HIV Health Foundation (Afrique du Sud), l’Organization for Public Health Interventions and Development (Zimbabwe), le Macfarlane Burnet Institute for Medical Research and Public Health Ltd (Australie), le London School of Hygiene & Tropical Medicine (Royaume Uni) l’Utrecht University Medical Centre (Pays Bas) et l’Institut Pasteur à Paris (France). Pour Madagascar, ce projet est mené par l’Unité de Bactériologie Expérimentale et l’Unité d’Epidémiologie et de Recherche Clinique à l’IPM, en collaboration avec le CHUGOB à Antananarivo.
Financé par l’European & Developing Countries Clinical Trials Partnership (EDCTP), ce projet a pour objectif d’évaluer la performance du dispositif GIFT chez les femmes âgées de 18 à 35 ans pour identifier les femmes atteintes d’IST inflammatoires et de VB, qui présentent un risque plus élevé d’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) et de complications de la reproduction ; Le projet vise également à évaluer l’intégration du test dans les soins de routine de manière faisable, acceptable et coût-efficace.
La première partie de la journée a été consacrée à une série de formations présentant le test diagnostic GIFT et sa méthode d’utilisation aux praticiens du CHUGOB (médecins, sages-femmes, laborantins) et aux personnels de l’IPM impliqués dans le projet. L’après-midi a ensuite été dédiée aux premières inclusions de femmes au projet avec démonstration de l’utilisation du dispositif GIFT.
Dr RAMLA TANKO, chercheur à l’Université de Cape Town (UCT) a déclaré : « Je suis chercheur en Virologie et Immunologie, plus précisément, je travaille sur le VIH. Présentement, je travaille sur le projet GIFT, qui consiste à évaluer l’inflammation génitale chez les femmes parce que les femmes qui ont une inflammation génitale élevée sont prédisposées à l’acquisition du VIH. Le projet sera réalisé dans 3 pays : l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et Madagascar. Nous avons identifié 2 marqueurs de l’inflammation dans l’appareil génital de la femme et nous avons intégré ces marqueurs dans le test rapide GIFT. Pour la formation, nous sommes 2 chercheurs qui représentent l’équipe de l’UCT ici à Madagascar pour former l’équipe médicale et laboratoire du CHUGOB sur l’utilisation du test GIFT et pour débuter le recrutement des patients pour le projet GIFT. »
Un test rapide, fiable et abordable pour le dépistage des IST et VB contribuera significativement à une amélioration de la prise en charge de ces infections chez les femmes. La mesure de la prévalence des IST et VB et l’identification des facteurs de risque contribuera au développement de programme et d’activités de prévention de ces infections.
Dr Solange RASOANANDRIANINA, gynécologue obstétricienne, chef de service consultation externe, consultation prénatale et planification familiale au CHUGOB a ajouté : « Mon rôle dans le projet GIFT, je suis l’investigateur principale du projet à Madagascar et surtout au CHUGOB. Au sein du CHUGOB, l’utilisation du test GIFT va avoir un impact au niveau de la prise en charge, donc il va y avoir une rapidité de la prise en charge vue que c’est un test rapide mais également au niveau économique car les autres tests coutent chers et prennent beaucoup plus de temps. Pour les femmes qui viennent se faire dépister chez nous, je pense que ce test va être accepté facilement étant donné que c’est un test rapide donc la patiente va recevoir le résultat rapidement. Aussi, c’est un test qui est moins invasif donc je pense que cela va être facilement accepté par les femmes. Pour cette méthode de dépistage des IST, c’est intéressant parce que maintenant la tendance c’est d’avoir un test rapide mais le problème c’est que ça dépiste seulement l’inflammation et il n’y pas de spécificité par rapport au germe responsable des IST donc il va y avoir un problème par rapport au niveau de la prise en charge et au traitement des patientes ».