Symposium
12ème Symposium sur les Petits Mammifères à Madagascar
La douzième édition du symposium sur les petits mammifères s’est déroulée à l’Hôtel Ermitage, à Mantasoa, Madagascar, du 12 au 18 Avril 2015. ASMS (African Small Mammal Symposium) a lieu tous les quatre ans dans un pays diffèrent dont l’objectif principal est le partage de connaissances et le renforcement de capacités. L’édition de cette année organisée par l’association Vahatra et le Département de Biologie Animale de l’Université d’Antananarivo-Madagascar, a rassemblé plus de 120 experts scientifiques des micromammifères venant de 26 pays du monde afin de partager les avancements et les connaissances relatives aux recherches sur les petits mammifères. Avec l’appui des partenaires financiers tels qu’Alexander von Humboldt Stiftung/Foundation, The Field Museum et VolkswagenStiftung, 44 bourses ont permis aux désireux étudiants d’assister à ce symposium, dont sept doctorants issus du Département de Biologie Animale de l’Université d’Antananarivo-Madagascar.
Dues notamment à sa renommée et son expertise dans le domaine de la santé publique, l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a été sollicité par les organisateurs pour contribuer à l’étude des risques liés à l’exposition et aux contacts avec les petits mammifères. Des prélèvements et des analyses ont été menés par l’unité de virologie de l’IPM auprès de 90 chercheurs régulièrement exposés aux petits mammifères. Une première étude est en cours et qui met déjà en perspective, une future collaboration entre l’IPM et l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud.
Durant ce symposium, les thèmes des 34 posters exposés et des 72 présentations orales ont tourné autour de l’Afrotheria (mammifères d’origine africaine); de l’écologie et conservation des petits mammifères non-volants et des chauves-souris ; la systématique (classification) et la phylogéographie (information geographique et genetique) ; les problèmes causés par les petits mammifères sur la vie humaine (dégâts, maladies, etc.) ; les écosystémes (ensemble des êtres vivants et son environnement biologique); les petits carnivores ainsi que la relation prédateur-proie. Pour encourager les étudiants, les présentations orales et les posters ont fait l’objet de concours, remportés par Stewart McCULLOCH (1er), Samantha NAIDOO (2ème), Benny BORREMANS (3ème) ainsi que Lushka LABUSCHAGNE (poster). A l’issue de ce symposium, Steve Goodman – Conseiller scientifique de l’association Vahatra – a souligné que les étudiants-participants seront encadrés pour produire des comptes rendus de cet évènement et qui seront ensuite publiés sous forme d’articles dans la revue scientifique « Malagasy Nature » éditée par l’Association Vahatra.
Ce douzième symposium sur les petits mammifères a été des plus fructueux si l’on en juge par les témoignages des doctorants-participants. A titre d’exemple, selon Magombi Joa, une doctorante en provenance de Montpellier-France, cette rencontre lui a donné l’opportunité d’identifier de nouvelles voies d’aborder sa thèse et d’avoir un aperçu à la fois plus large et plus centré de sa recherche, mais surtout d’obtenir des informations pratiques en rapport avec la société. Quant à son homologue Christian Ranaivoson, doctorant en Biologie animale de l’Université d’Antananarivo et stagiaire à l’IPM, il renforce les apports positifs de ce symposium en mettant l’accent sur le fait que cela lui ait donné la possibilité de mettre à jour ses connaissances sur les petits mammifères au niveau mondial, d’aborder des angles de recherches non envisagés auparavant qui, toutefois, donnent une valeur ajoutée à la thèse, mais surtout de développer des réseaux avec des chercheurs travaillant sur des thématiques convergentes et complémentaires. Ce symposium retrouve donc toute sa pertinence non seulement dans le fait de répondre aux besoins des étudiants, mais également dans le cadre de l’émergence récente de cas de pestes dans la capitale de Madagascar. Swaziland a précédé Madagascar pour l’accueil de ce symposium sur les petits mammifères et l’Ethiopie est actuellement envisagée pour accueillir le prochain qui aura lieu dans quatre ans.